Comment Anna Cockrell franchit des barrières physiques et psychologiques
La phase finale d'une course de haies implique de fournir un effort colossal sur la piste. Anna Cockrell, athlète de haut niveau du 400 m haies, en sait quelque chose. Elle a disputé cette épreuve la majeure partie de sa vie. Les jambes qui brûlent pendant qu'elle sprinte sur un tour de piste complet ? Elle connaît bien. Alors avec 10 haies en plus, dressées à hauteur de sa taille et espacées équitablement jusqu'à la ligne d'arrivée… On a demandé à Anna ce qui se passe dans sa tête quand elle dispute cette course et en franchit les barrières, tant sur le plan physique que psychologique.
1/7/20252 min read


Les derniers instants du 400 mètres haies : concentration et technique
Dans les derniers 100 mètres du 400 mètres haies, il n'y a pas de place pour de longues réflexions. C'est un moment où l'on se concentre uniquement sur deux choses : courir le plus vite possible et surmonter la fatigue qui s'installe brutalement. Chaque athlète développe ses propres astuces pour rester efficace malgré la douleur, et pour moi, cela passe par des mantras simples. Je me répète sans cesse dans ma tête des mots comme "Go" (allez) et "Clean" (propre), des mots-clés qui me rappellent de maintenir une technique fluide et impeccable, même lorsque la fatigue menace de me déséquilibrer.
Fort de mon expérience sur le 110 mètres haies, je m’appuie sur ma maîtrise technique, que je considère meilleure que celle de nombreux autres athlètes. Sur une course aussi exigeante, la clé est de maintenir une technique irréprochable jusqu’au bout, un défi immense quand chaque foulée devient plus difficile dans la dernière ligne droite. Je compte également mes foulées pour rester dans le rythme. Arrivé à la 8e haie, juste avant le sprint final, je me lance dans une sorte de dialogue intérieur : "Go go go, 1-2-3-4-5-6-7-8-9-10, clean clean clean, go go go." Ces mots deviennent un guide mental que je répète en boucle pour m’assurer que je ne perds pas ma cadence et que j’avance comme prévu.
L'entraînement : un facteur clé pour surmonter l’imprévu
S'entraîner au 400 mètres haies demande une capacité d'adaptation constante. Contrairement au sprint classique, cette discipline exige une attention particulière à la souplesse et à la mobilité, deux éléments cruciaux pour franchir les haies avec fluidité et précision. Bien que la souplesse d’un gymnaste ne soit pas nécessaire, une certaine amplitude de mouvement est essentielle pour faire face aux imprévus, notamment lorsqu’une attaque de haie est mal calculée, qu’elle soit trop près ou trop éloignée. Grâce à l’entraînement, je me prépare à ces scénarios inattendus et je sais comment les gérer efficacement.
Mon quotidien est rythmé par des exercices techniques spécifiques aux haies. Je m’exerce à les franchir lentement, en marchant ou en sautillant, ou encore en ajustant leur hauteur pour m’entraîner avec différentes fréquences de foulées. Aux Jeux olympiques, les haies mesurent 76 cm, mais je m’entraîne parfois avec des haies de 91 cm pour repousser mes limites et élargir ma zone de confort. Ces exercices permettent de développer une meilleure stabilité et une maîtrise optimale.
Prendre soin de son corps : l’importance de la récupération
À ce stade de la saison, le corps a enduré de nombreuses épreuves et les douleurs sont inévitables. Une bonne récupération est essentielle pour rester performant. Pour cela, l’étirement avant et après chaque séance d’entraînement est une étape incontournable. Ces moments de relâchement permettent de préserver l’amplitude de mouvement nécessaire pour performer en compétition et évitent les blessures potentielles.
En somme, réussir une course de 400 mètres haies ne repose pas uniquement sur la vitesse ou la force. C’est un mélange de technique, de concentration mentale et d’un entraînement minutieux qui prépare à chaque défi. Les derniers instants, bien qu'éprouvants, se surmontent grâce à cette préparation et à ces petites routines mentales qui font toute la différence.